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Cours de Philosophie sur le bonheur

Ecrit par Toute La Philo

On pourrait se demander la raison pour laquelle Saint-Just proclamait que « le bonheur est une idée neuve en Europe ». Tous les penseurs helléniques se sont prononcés sur le bonheur des siècles avant la grande Révolution française. Les stoïciens et les épicuriens considéraient même qu’il est la grande affaire de la philosophie. Pour eux, on ne pourrait parler de l’existence sans se questionner sur le bonheur des humains. Le texte de Saint-Just peut être interprété comme suit. Le bonheur était autrefois l’affaire de l’élite (les puissants, les riches, les philosophes), mais il est désormais l’affaire du peuple. Le bonheur était autrefois une affaire privée, mais il est désormais étroitement lié au projet politique de construction d’une démocratie libre et juste dans laquelle les citoyens peuvent être heureux. Le bonheur est-il personnel (la possibilité d’un bonheur dont ne jouissent que quelques personnes) ou dépend-il principalement de conditions objectives qu’une société qui fonctionne bien devrait offrir à tous ? Commençons par une définition.

La quête du bonheur

Le bonheur est largement reconnu comme le but ultime de l’existence humaine. Le bonheur est un but en soi, et tous les autres buts sont secondaires. Toutes nos actions seront plus ou moins directement liées au bonheur.
De ce point de vue, la réalisation de cet objectif semble inévitable. Que nous le voulions ou non, que nous l’admettions ou non, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas rechercher le bonheur. Le problème : il n’y a aucune certitude que le bonheur sera atteint. C’est peut-être un grand rêve, mais un idéal inatteignable.

Le fait que nous soyons heureux dépend de nous

Selon l’étymologie, le bonheur ne dépend pas de nous. Le bonheur, c’est la chance, le succès. C’est une opportunité donnée à l’homme. Elle vient de l’extérieur, et l’homme ne la crée pas lui-même. Pour ce prix, nous ne dépendons pas des gens qui sont heureux. Le bonheur n’est pas quelque chose que l’on trouve pour soi-même. Au contraire, on suppose souvent que l’individu est responsable de son propre bonheur. L’individu recherche activement son propre bonheur et tente de l’atteindre. Pour y parvenir, il ne laisse rien au hasard. Des facteurs externes peuvent contribuer à ce bonheur ou l’entraver, mais ne sont pas considérés comme la cause principale et unique. L’individu est impliqué dans la réalisation de son bonheur.
Il est clair que la poursuite du bonheur n’est pas le seul moyen de le trouver. D’autre part, le bonheur a tendance à être déterminé principalement par le comportement humain. Une personne avisée peut en quelque sorte atteindre le bonheur en choisissant le bon style de vie et en favorisant les bonnes activités.

Les philosophes et le bonheur

Le pessimisme de Schopenhauer repose sur l’observation que les gens ne connaissent que des situations et des conséquences négatives. Il existe une asymétrie tragique entre la maladie et la santé, la souffrance et le plaisir, la servitude et la liberté. La seconde passe inaperçue (être en bonne santé, ce n’est pas se soucier de sa santé, vivre comme si elle n’existait pas), tandis que la première est immédiatement visible. La liberté est difficile à définir. D’autre part, tout le monde sait ce que signifie être restreint ou restrictif. L’homme dans la rue ne sait pas qu’il est libre, mais le prisonnier sait qu’il n’est pas libre.
Jean-Jacques Rousseau a écrit des mots agréables sur le bonheur dans les Rêveries du promeneur solitaire. Il évoque les moments de calme et de douceur qu’il a vécus en naviguant sur un lac suisse. Il n’y a pas eu de grand événement ou d’action spectaculaire pour symboliser ce moment de bonheur. C’est le paradoxe frappant d’un état parfait dans lequel rien ne se passe. En ce sens, le bonheur est très différent de la joie. La joie est vécue comme un succès précis et momentané qui aligne une personne (corps ou âme, souvent les deux) avec une réalité concrète.
Ils sont souvent admirés par ceux qui sont en marge de la société (cyniques, épicuriens). Platon, dans Phédon , exhorte son maître Socrate à établir que les plaisirs sont suffisamment impurs pour ne pas causer de douleur et d’inconfort. Si vous avez soif, vous buvez de l’eau ; si vous avez des démangeaisons, vous vous grattez – ces choses quotidiennes procurent du plaisir. Les épicuriens prétendent que le bonheur consiste en certains plaisirs, mais peut-on les prendre au sérieux ? Comment des choses aussi triviales et insignifiantes peuvent-elles nous rendre heureux ? Les utilitaristes britanniques ont appelé cela le « calcul du plaisir ». Selon eux, chacun évite volontairement la souffrance et recherche le plaisir. Une vie heureuse est une vie dans laquelle on accumule plus de plaisir et moins d’insatisfaction. Le bonheur, après tout, est vague et abstrait, ajoutent les utilitaristes (qui n’appliquent l’empirisme qu’à la vie réelle). La joie, en revanche, est au moins concrète et mesurable (peut-être plus ou moins intense). Selon cette théorie, on suppose depuis l’époque de Platon qu’une vie pleine de joie est malheureuse (parce que la joie répétitive mène à l’ennui et l’ennui mène au malheur) et, inversement, qu’une vie dure, proche du malheur, est très heureuse. Plus de bonheur que de joie nous attend.
Épicure, dans sa, lettre à Ménécée, divise les plaisirs en trois catégories. Les plaisirs naturels et nécessaires, comme boire quand on a soif ; ces plaisirs sont bons. Les plaisirs naturels et inutiles, comme manger en abondance : une personne sage peut en profiter avec modération. Les plaisirs contre nature et inutiles : ils sont associés à la richesse, à la célébrité et au pouvoir, aussi une personne sage doit-elle les éviter. Les plaisirs sont-ils plus proches du bonheur que la jouissance ? Il semble être plus profond, moins physique et plus intellectuel que le plaisir. Le plaisir est toujours une série de performances. Par exemple, les bonnes nouvelles nous rendent heureux. Seul le plaisir est un comble qui nous éloigne du bonheur. Dans la toile de l’existence, le plaisir est un vide qui est rapidement comblé. Être malheureux est tout simplement inimaginable. Au contraire, la joie enivrante est souvent une toile de fond enivrante pour le malheur. C’est une balade tranquille où il n’y a ni joie ni plaisir (ni la joie que procure le rire). Cela signifie-t-il qu’avec le bonheur, nous atteignons le sommet de l’existence humaine, le stade le plus élevé ?
Einstein a dit que le bonheur est l’idéal de ceux qui mènent une vie orgiaque. C’est ce que pensent les religions, qui placent le bonheur au-dessus de la félicité. En revanche, nous recherchons la transcendance lorsque nous voulons être le plus près possible de nous-mêmes, mais le bonheur est un idéal, un idéal très humain. Le bonheur, c’est de voir la terre, pas de regarder le corps. Le bonheur, c’est oublier le corps, tout ce qui compte, c’est l’âme et le ciel. Rousseau appelle bonheur le sentiment d’unité entre soi et les choses. Le malheur, en revanche, est un état d’aliénation de soi (les personnes malheureuses vivent comme si elles étaient aliénées d’elles-mêmes), des autres (les limites du malheur) et du monde (le monde semble distant pour les personnes malheureuses).
L’opinion selon laquelle le bonheur est le bien suprême est appelée eudémonisme, et celle selon laquelle le plaisir est le bien suprême est appelée hédonisme. L’hédonisme est un eudémonisme, mais l’eudémonisme n’est pas nécessairement un hédonisme. On peut nier l’eudémonisme, et donc la valeur ultime du bonheur, au nom de la connaissance véritable (Platon), du salut de Dieu et de l’âme (monothéisme) ou du devoir (Kant).

Le bonheur selon Sigmund Freud

Freud pensait que, en tant qu’êtres humains, notre bonheur est orienté uniquement vers la satisfaction de nos besoins. Il nous conduit à n’éprouver qu’un sentiment de bien-être momentané et fugace. Cela explique notre insatisfaction permanente.
Le bonheur, selon Sigmund Freud, définit un comportement qui ne nous est ni étranger ni inconnu. En effet, le père de la psychanalyse a défini l’être humain comme une figure orientée vers la recherche continue du plaisir. Par conséquent, nous aspirons constamment à une gratification immédiate pour échapper au sentiment de répression que notre société génère.
L’approche de Freud diffère des approches plus récentes qui tentent de nous expliquer comment « être heureux ». Par exemple, la psychologie positive de Martin Seligman ou de Mihaly Csikszentmihalyi. Alors que ces deux psychologues parlent de facteurs tels que l’optimisme, la résilience, la créativité et la sagesse, Freud offre une perspective différente.
Cependant, il faut comprendre que Freud était un enfant de son temps, une époque où la psychologie était une nouvelle discipline. Néanmoins, cela n’a pas enlevé la valeur de ses contributions. En effet, dans les pages de, Malaise dans la civilisation, (1930), Freud a tracé une série de réalités qui, même des années plus tard, sont faciles à identifier.
Freud a souligné que le bonheur vient de la satisfaction de nos besoins ignorés ou non pris en compte. Il a défini ce comportement comme le principe de plaisir. Il sert de miroir à de nombreux comportements que nous observons aujourd’hui. En effet, la recherche de la satisfaction et du renforcement de la dopamine est une constante chez une grande partie de notre population.
Dans le même ordre d’idées, la société actuelle ne sait pas (ou ne peut pas) retarder ou sacrifier son besoin de gratification immédiate afin d’obtenir des récompenses plus durables sur le long terme. Ce que nous voulons, nous devons le réaliser dans l’ici et maintenant, sinon, nous nous sentons mal à l’aise.
Comme l’a indiqué Freud, en raison de cet « appétit » constant pour obtenir des renforcements pour nos instincts, il nous est difficile d’atteindre un bien-être réel et durable. Il convient de noter que le célèbre psychiatre autrichien a toujours eu une vision très pessimiste du concept de bonheur.

Le bonheur entre le subjectif et l’objectif

Le principal argument de ceux qui pensent que le bonheur est avant tout ou exclusivement une affaire personnelle repose sur le simple constat que le bonheur est un état vécu subjectivement et qu’il ne peut être déterminé par autrui. En effet, pourquoi deux personnes, confrontées à la même situation objective, auraient-elles des impressions différentes ou contradictoires ? Nous voyons souvent des personnes qui n’ont rien (en réalité) et qui sont frustrées (en imagination), mais nous voyons aussi des personnes qui ont transformé leurs modestes possessions en un bonheur sans pareil (ce type de personne est en fait de plus en plus rare dans la société). L’argent, le pouvoir et la gloire ne rendent pas les gens heureux. Le bonheur n’est pas lié à une certaine expérience, car, quelle que soit cette expérience, elle est liée à une expérience acquise d’une certaine manière (tranquillement et sans bruit). Certaines personnes s’opposent à cette théorie, affirmant que cette pensée ridiculise les conditions objectives et réelles du bonheur. Comment ne pas se sentir mieux si l’on est en bonne santé plutôt que malade, si l’on dispose de ressources matérielles et économiques, si l’on reçoit respect et admiration plutôt que mépris ? Même si la prospérité ne peut être liée à une grande connaissance, ceux qui sont bénis par la chance, la naissance et surtout la société, seront beaucoup plus heureux que ceux qui sont moins chanceux. Après tout, n’avons-nous pas remarqué historiquement que certaines sociétés causent plus de souffrance que d’autres ? Non seulement les guerres et les famines sont inévitables, mais les sociétés qui les provoquent créent un malheur collectif, tandis que les sociétés pacifiques et prospères créent un malheur collectif.
Cela signifie qu’une société pacifique et prospère crée les conditions, sinon d’un bonheur collectif, du moins d’une vie heureuse pour un plus grand nombre d’individus. Il n’y a pas de conditions suffisantes pour être heureux, mais il y a des conditions nécessaires. Pascal dit que même ceux qui sont pendus ne perdent pas espoir car ils croient que la mort va émousser leur vigilance. La poursuite du bonheur est certes pleine d’illusions, mais elle donne un sens à la vie, tant individuelle que collective, et ne doit pas être condamnée. Le bonheur est peut-être une réalité et non une quête, mais c’est une quête. Parce que des gens vivent, travaillent et parfois souffrent pour elle.
De nombreux philosophes considèrent la moralité comme une condition du bonheur. Le bonheur ne peut être accordé qu’à ceux qui sont moraux en premier lieu. Une personne qui acquiert des richesses par des moyens immoraux a peu de chances d’être « heureuse ».
Le concept de bonheur est lié à la paix, qui est incompatible avec l’immoralité. Vivre dans la crainte de la police ou de l’opposition, c’est être anxieux et ne jamais être heureux. Le bonheur exige donc une attitude positive à l’égard des causes de sa situation.
Mais la joie n’est pas le bonheur. C’est un sentiment fugace et transitoire. Il signifie « bon ». Le bonheur signifie « bon ». Une personne peut tirer du plaisir de choses immorales, mais pas du bonheur. Le concept a une dimension morale intégrative.

Le bonheur peut-il être un objectif politique ?

Même Aristote soulignait que tous les hommes sont d’accord pour dire que le bonheur est la fin ultime de leur existence, mais qu’ils diffèrent dans leurs vues sur les moyens de l’atteindre. La politique, elle, peut être définie comme l’exercice collectif du pouvoir dans la société et comme un ensemble de moyens. Il y a donc la possibilité d’une relation. Mais si le bonheur est une affaire privée, la politique n’a aucun sens. De plus, il est dangereux d’interférer.

Thèse : le bien-être comme objectif politique

Il existe différents régimes, partis et politiques. Mais malgré les différences de moyens, ils sont unis par l’objectif du bonheur. Par exemple, même Hitler voulait une certaine forme de bonheur. Mais le bonheur de qui ? Telle est la question. Un roi peut être heureux, tout comme sa famille et ses amis, mais le président d’une République démocratique ne le serait certainement pas à de telles fins. Tous les objectifs politiques – paix, prospérité, liberté, justice – ne sont significatifs que par rapport au bonheur, qui joue le rôle d’une véritable condition morale. Si la guerre et l’esclavage sont pratiqués, ils sont aussi les moyens d’un bonheur futur. Le bonheur humain est le résultat de conditions objectives telles que la santé, le bien-être et la culture, qui font partie du domaine de la politique. Si la politique de la guerre rend les gens malheureux, la politique de la paix favorise les conditions du bonheur. Il en va de même, bien sûr, pour la politique économique.

Antithèse : le bonheur n’est pas une question politique.

Si le bonheur est une affaire profondément personnelle, il ne peut être un objectif politique. En fait, elle appartient au domaine étranger (moral) de la politique. Le but de la politique est l’ordre et le pouvoir, qui sont eux-mêmes moralement neutres. En outre, le « bonheur », qui est le bien-être de tous, n’existe pas. L’État n’est qu’une collection d’individus, pas une collection de personnes. Ce qui rend une personne heureuse (par exemple, un sacrifice) peut en rendre une autre malheureuse et vice versa. Les gens savent-ils toujours où se trouve leur bonheur, ou du moins quelles en sont les conditions ? Certaines mesures, même si elles sont démocratiquement bonnes, sont franchement impopulaires. Par exemple, la vaccination obligatoire (sans oublier la résistance du « peuple ») et l’éducation universelle sont des conditions supposées naturelles du bonheur, mais ne trouvent pas toujours un écho favorable. Au contraire, la politique consistant à rendre les gens heureux a eu des conséquences fâcheuses. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les échecs de la révolution. Combien de crimes ont été commis au nom d’un avenir meilleur ! La route de l’enfer a toujours été pavée de bonnes intentions. Beaucoup de ceux qui pensaient au bien de leur peuple ont été décapités. Mais la question « Le bonheur peut-il être un objectif politique ? » est logique. Non ! Cela peut-il être la fin de la politique ? Mais dire que l’on veut rendre les gens heureux est presque toujours un gros mensonge et conduit souvent à un grand mal.

Allons plus loin sur la pensée kantienne du bonheur

Pour Kant, le bonheur n’est pas une base suffisante pour la moralité. Le bonheur est trop instable, trop contradictoire (ce qui nous rend heureux un moment peut nous rendre malheureux le moment suivant). Le bonheur est un idéal de l’imagination, pas de l’esprit. Kant, cependant, ne nie pas la valeur du bonheur. Mais la moralité ne peut être fondée que sur le devoir.

Texte de Kant sur le bonheur

S’il était vraiment facile de donner un concept déterminé du bonheur, les impératifs de la prudence coïncideraient entièrement avec ceux de l’habileté et seraient eux aussi analytiques. Car il serait également vrai, d’un côté comme de l’autre, que qui veut la fin veut aussi (nécessairement selon la raison) les seuls moyens pour cela qui soient en son pouvoir. Mais il est malheureusement vrai que le concept de bonheur est si indéterminé que, bien que tout homme souhaite y accéder, aucun ne peut dire de façon déterminée et en plein accord avec lui-même ce qu’il souhaite et veut véritablement. La cause en est que tous les éléments qui appartiennent au concept du bonheur sont également empiriques, c’est-à-dire qu’ils doivent être empruntés à l’expérience et que néanmoins l’idée du bonheur exige un tout absolu, un maximum de bien- être dans mon état présent et dans tout état futur. Or il est impossible que l’être le plus pénétrant et le plus largement capable, mais qui est malgré tout un être fini, se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut proprement ici. Veut-il la richesse, combien de soucis, de jalousies, d’embûches devra-t-il affronter pour cela ? Veut-il beaucoup de connaissance et de jugement, peut-être cela ne lui donnera-t-il alors qu’un regard d’autant plus acéré pour voir sous un jour plus effrayant les maux qui lui sont encore cachés et ne peuvent pourtant être évités ou pour augmenter encore ses désirs, qui lui donnent déjà suffisamment de mal. Veut-il une longue vie, qui lui dit que ce ne sera pas une 62 longue misère ? Veut-il au moins la santé, combien de fois les incommodités de son corps ne l’ont-elles pas prévenu des excès auxquels l’aurait exposé une santé sans limites, etc. Bref, il n’est pas en mesure de déterminer d’après quelque principe et avec une entière certitude ce qui le rendrait véritablement heureux, parce qu’il faudrait pour cela être omniscient.
Emmanuel Kant, Fondement pour la métaphysique des mœurs, Traduction originale et analyse : Ole Hansen-Løve, Collection dirigée par Laurence Hansen-Løve, Édition numérique : Pierre Hidalgo, La gaya scienza , © avril 2011, pages 61, 62.

Quelques notions à retenir

L’eudémonisme est une philosophie selon laquelle le bonheur est la plus haute valeur de l’existence humaine. L’hédonisme, qui assimile le plaisir au bien, est une forme d’eudémonisme. L’épicurisme est un hédonisme. Épicure distingue trois types de plaisirs : les plaisirs naturels et nécessaires, qui ne peuvent être appréciés que par des personnes sages ; les plaisirs naturels et inutiles, qui peuvent être appréciés avec modération ; et les plaisirs non naturels et inutiles, qui doivent être évités à tout prix. Boire de la soif est un plaisir naturel et nécessaire ; boire de bonnes boissons de soif est un plaisir naturel et inutile ; boire des boissons de soif est un plaisir contre nature et inutile.
Une grande partie du débat sur le bonheur consiste à savoir s’il est déterminé par des facteurs externes (économiques, sociaux, politiques) ou s’il est purement subjectif.

Certains auteurs et textes importants méritent d’être lus

Aristote, Éthique à Nicomaque. Lisez les livres I, VII et X. La bonté est synonyme de bonheur. Pour les sages, le bonheur est inséparable de la vertu. Tout le monde veut être heureux, et le bonheur correspond à la vertu.
En revanche, il est intéressant de lire, Au-delà du principe de plaisir de Freud, qui d’une part explique le caractère immoral du désir de plaisir (la libido ou le désir sexuel n’a rien à voir avec le bien au-delà de ce que l’on ressent) et d’autre part remet en cause la thèse d’Aristote selon laquelle tous les hommes veulent être heureux : même en laissant de côté le cas extrême du masochisme, qui est une déviation de la norme, les forces inconscientes travaillent contre la personne qui se soumet volontairement au rôle de son propre prisonnier pour la rendre malheureuse.
Epicure, Lettre à Ménécée. C’est un texte laconique dans lequel figure la tripartition des plaisirs.
J.-J. Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire. Lisez ici la cinquième promenade.

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Toute La Philo

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