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Cours de Philosophie sur la nature

Ecrit par Toute La Philo

Bien que l’idée de la nature nous soit si familière, nous sommes très vite confrontés à la polysémie de ce mot lorsque nous tentons de définir ce qu’elle est. Si nous arrivons en tant qu’être humain à aimer la nature ou la nature profonde d’une autre personne ainsi que de distinguer aisément ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas, il nous est difficile d’expliquer concrètement ce qu’est la nature. Partons ensemble à la découverte de ce concept qui, bien qu’il nous soit familier, est beaucoup plus complexe que cela.

Définition de la nature

En philosophie, la définition de la nature pose de nombreux problèmes, et ce, en fonction des différents points de vue (scientifique, métaphysique, ontologique).

Comment définir ce terme ?

La nature est définie par le Larousse comme étant “le monde physique, l’univers, l’ensemble des choses et des êtres, la réalité.”, c’est également l’”ensemble de ce qui, dans le monde physique, n’apparaît pas comme (trop) transformé par l’homme (en particulier par opposition à la ville).”

L’article “nature” est peu présent dans les encyclopédies. Déjà dans celle de Diderot et d’Alembert en 1751, ces deux auteurs se méfiaient de ce mot, qualifiant ce terme d’être “assez vague, souvent employé, mais bien peu défini, dont les philosophes n’abusent que trop”.

Bien que l’étymologie permet d’éclairer la profondeur d’un mot, le terme “nature” est complexe. En effet, il viendrait du verbe latin “nascor” qui signifie “naître”. Étymologiquement, la nature serait définie comme “la manière dont on est né.” D’autre part, la nature viendrait du mot “Phusis” en Grec qui est un des concepts les plus compliqués de la philosophie grecque. En effet, bien que ce terme apparaisse dans de nombreux ouvrages philosophiques ou scientifiques, son sens varie d’un auteur à un autre.

Dans son ouvrage Physique, Aristote tente de définir le terme de “Phusis” en énumérant quatre grands principes :

  • génération de ce qui croît (croissance) ;
  • élément premier immanent d’où procède ce qui croît (principe) ;
  • principe du mouvement premier pour tout être naturel (puissance) ;
  • fond premier dont est fait ou provient de quelques objets artificiels (substance).

Dans What does “nature” mean ? une étude réalisée en 2020, les auteurs Frédéric Ducarme et Denis Couvet ont tenté de recenser toutes les définitions des dictionnaires pour élaborer une définition du mot “nature”. Ils ont réussi à résumer ce terme en quatre grandes idées :

  • La nature est l’ensemble de la réalité matérielle qui existe indépendamment de l’action des hommes. Elle s’oppose donc à la culture, l’intention et l’artifice.
  • La nature est l’ensemble de l’univers en tant que source, lieu et résultat des phénomènes matériels, dont les activités humaines. Ainsi, la nature s’oppose à la métaphysique, à l’irréel et au surnaturel.
  • La nature est ce qui donne la force au principe de la vie et du changement. Elle s’oppose donc à l’entropie ainsi qu’à l’inertie.
  • La nature se définit comme l’essence (cf chapitre 2 sur le point de vue ontologique).

Différents points de vue, diverses définitions

Le point de vue de la science

Selon la science, la nature serait l’ensemble de la réalité matérielle qui existe sans la volonté humaine.

L’homme essaie d’expliquer le terme de la nature, mais est très vite dépassé par cette réalité dans laquelle il naît. La nature, c’est le milieu dans lequel vit tout être humain : un lieu immense où s’exerce des forces immenses (catastrophe naturelle). La petitesse de l’homme et son impact ne sont rien comparés à la puissance et à la spatialité de la nature. L’homme vit donc dans une nature qu’il n’est pas à même de comprendre, un milieu qui le dépasse.

Le point de vue de la Métaphysique

Le dictionnaire Le Petit Robert définit la Métaphysique comme une “recherche rationnelle ayant pour objet la connaissance de l’être (esprit, nature, Dieu, matière…), des causes de l’univers et des principes premiers de la connaissance.”

La nature étant si ordonnée et si harmonieuse, selon la Métaphysique, elle ne peut être le fruit d’un architecte divin. Ainsi, l’intellect humain ne peut comprendre ce qu’est la nature ni sa finalité. S’il le pouvait, il serait en mesure de rivaliser avec l’intellect divin, ce qui n’est pas le cas.

Le point de vue Ontologique

L’ontologie concerne l’étude de l’être. Pour eux, la nature se définit comme l’essence : “Nature propre à une chose, à un être, ce qui les constitue fondamentalement” (Larousse), “Fond de l’être, nature des choses. Ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est ; ensemble des caractères constitutifs et invariables.” (dictionnaire Le Petit Robert). La nature humaine est l’essence même de l’homme. Toutefois, l’homme se heurte à de nombreux obstacles pour comprendre ce qu’est la nature. En effet, au cours de son histoire, l’homme s’est éloigné de la nature afin de vivre dans un lieu qui lui est propre : un espace social et culturel. Cet espace l’aurait également éloigné de sa nature humaine.

Pourquoi l’homme peut-il ne pas avoir l’accès à la nature qui, même s’il s’en est éloigné, fait partie intégrante du monde dans lequel il évolue ?

Rendre compte rationnellement de la nature

L’étude de la nature d’un point de vue rationnel et scientifique

Dédiviniser la nature (Lucrèce)

Dans son ouvrage De la nature des choses, Lucrèce tente de comprendre les causes physiques de la nature. En faisant cela, il cherche à faire perdre son caractère divin à la nature pour libérer les hommes du joug des croyances superstitieuses. Ces dernières font entendre à l’homme que chaque catastrophe naturelle est dû à la colère d’une divinité. Les hommes doivent donc réaliser des actions pour calmer les divinités. C’est le cas d’Iphigénie, sacrifié sur l’autel de Diane par son père Agamemnon. Celui-ci pensait que l’absence de vent qui l’empêchait de partir en guerre contre Troie était due à la colère de Diane. En effet, Agamemnon avait tué une biche qui était consacrée à cette divinité.

En dédivinisant la nature, Lucrèce tend à expliquer les causes de la physique de la nature sans l’intervention d’une quelconque divinité. Il a à cœur de délivrer l’homme de ses peurs irrationnelles en étudiant la nature d’un point de vue rationnel, ce qui, pour lui, contribuerait au bonheur humain.

Il faut donc dissiper ténèbres et terreurs de l’esprit, et cela, ni rayons du soleil, ni brillants traits du jour ne le font, ce qu’il faut, c’est bien voir la nature et en rendre raison.[…] Et pour cette raison, lorsque nous aurons vu que rien ne peut jamais être créé de rien, alors, de cet endroit, nous verrons déjà mieux ce que nous cherchons, savoir, d’où toute chose peut bien être créée, et de quelle façon toute chose se fait sans le concours des dieux.” Lucrèce, De la nature des choses.

S’il n’y a pas de dieux, quelles sont les causes physiques de la nature ?

Pour Lucrèce, ce ne sont pas les divinités qui sont à l’origine de l’ensemble de la nature. Les causes physiques de la nature s’expliquent par les atomes et le vide. Étymologiquement, le terme “atome” vient du mot latin “atomus” qui signifie la “partie élémentaire de la matière”, celui-ci a d’ailleurs été emprunt eu grec ancien “ἄτομος” , “átomos” qui signifie “insécable”. Pour Lucrèce, les causes physiques de la nature s’expliquent par l’existence ainsi que le mouvement de ces invisibles parties élémentaires de la matière qui sont en nombre infini. Perpétuellement, en mouvement, ces atomes se réunissent, s’assemblent pour former des agrégats qui constituent la réalité matérielle dans laquelle l’homme évolue.

Mais comment ces corps durs et denses peuvent-ils se choquer et s’assembler ? Il devrait tomber à la verticale dans le vide. C’est pourquoi selon Lucrèce, que les atomes ont leur trajectoire qui est déviée afin qu’ils puissent se choquer et s’assembler. Cette déviation spontanée, permettant aux atomes de s’entrechoquer, est appelée le Clinamen.

* agrégat : “réunion d’éléments matériels juxtaposés, généralement hétérogènes, présentant entre eux une certaine cohésion et formant un tout compact” (Larousse).

Le rejet de tout finalisme

Le finalisme est une doctrine philosophique de “ceux qui admettent l’existence de causes finales et qui en font le principe explicatif de toute chose.” (Larousse).

Bien que les épicuriens croyaient en l’existence des dieux, selon eux, ces derniers ne se souciaient pas du monde et des affaires des hommes. Pour eux, le monde n’a pas été créé par les dieux et la nature n’est pas régie par une volonté divine. En constatant les imperfections de la nature, celle-ci ne peut avoir été créée pour l’homme. Ce dernier étant obligé d’aménager un territoire qui lui est propre au sein d’un espace qui lui est totalement inhospitalier.

Pour Lucrèce, les découvertes ne sont pas le fruit d’une intervention divine, mais de l’expérimentation et de l’observation de l’homme dans le milieu dans lequel il vit. En effet, dans son chant 5 de De la nature des choses, il explique que si l’homme est capable de cuire des aliments c’est parce qu’il a vu que les choses pouvaient se ramollir sous la chaleur du soleil.

Ainsi, à l’échelle d’une vie d’homme, nous ne sommes pas en mesure de comprendre les découvertes humaines autrement que par une intervention divine. Toutefois, il faut prendre conscience que ces découvertes sont le fruit d’une dizaine de milliers d’années d’observations et d’expérimentations. Nous ne pouvons qu’être humbles et remercier nos ancêtres de s’être sacrifiés pour discerner les bons des mauvais champignons.

Si Lucrèce rejette catégoriquement tout finalisme en refusant la providence, nous ne pouvons que constater que la nature est un tout harmonieux et ordonné composé à la fois de nécessité et de hasard.

Quelle est la finalité de la nature ?

Le principe de mouvement

Chez les anciens Grecs, le terme “Phusis” est employé pour exprimer ce qu’aujourd’hui nous appelons la nature, la vie, le monde. Là où nous nous contentons de la partie visible de la nature, les Grecs, eux, englobaient dans le mot “Phusis” tout ce qui était caché et dissimulé.

Selon Aristote, toute chose appartenant à la “Phusis” dispose d’un principe de mouvement propre qui va l’entraîner à la fin qui est la sienne. Ainsi, ce qui est artificiel ne peut disposer d’aucune puissance innée de changement.

Dans son ouvrage Physique, Aristote précise que “De plus la nature, entendue comme génération est un chemin vers la nature. Elle n’est pas dite comme le traitement médical, qui n’est pas une voie vers l’art de guérir, mais vers la santé car, nécessairement, le traitement médical vient de l’art de guérir et ne va pas vers l’art de guérir : mais ce n’est pas ainsi que la nature est en rapport avec la nature, mais ce qui croît naturellement va, ou croît d’une chose vers une autre.”
Le principe de mouvement propre à la “Phusis” amène le dunamis (l’être en puissance) à croître en être en acte (entéléchie).

La nature est composée de forme et de matière

La nature se dit donc ainsi d’une première manière : la matière sous-jacente première pour chacun des êtres qui ont en eux-mêmes un principe de mouvement et de changement ; d’une autre manière, c’est la figure et plus précisément la forme selon la définition.” (Aristote, Physique)

Aristote développe sa doctrine hylémorphisme selon laquelle tout être dans la nature est constitué de deux principes complémentaires : la matière et la forme. Il perçoit l’âme comme “la forme d’un corps naturel ayant la vie en puissance”. L’âme actualise la vie que le corps a en puissance.
Chez Aristote, ce principe de mouvement est valable pour tous les éléments de la “Phusis”, la plante qui croît et les flammes qui sont portées vers le haut tendent vers leur entéléchie.

L’existence du hasard

Pour Aristote, bien que toutes les choses soient par nature orientée vers une certaine fin, la nature ne fait pas tout ce qu’elle veut. Le hasard existe et Aristote l’illustre avec la description du monstre dans Génération des animaux : “Le monstre n’a rien de nécessaire relativement à la cause finale et au but poursuivi ; il n’est nécessaire qu’au point de vue du hasard, puisque c’est dans le hasard qu’il faut chercher la cause des monstruosités.”

Ainsi, le monstre est le pur fruit du hasard, car s’il était le produit final de la nature, il ne serait pas un monstre.

La compréhension humaine de la nature est limitée

Les limites biologiques

Dans son ouvrage, Milieu animal et Milieu humain, le philosophe et biologiste allemand Jakob Von Uexküll explique que “le milieu n’est qu’une partie infime de la nature, découpé selon les aptitudes d’un sujet.”. Ainsi, il réduit la nature à son milieu.
Bien que l’homme puisse, grâce à ses inventions, explorer certains pans de la nature qui n’appartiennent pas à son milieu (sous-marins, télescope), il n’est pas en mesure de percevoir tout ce qu’est la nature. En effet, certains fonds marins n’ont jamais été explorés, l’Univers est bien trop vaste pour que nous nous déplacions d’un bout à l’autre.
Par ailleurs, même lorsque deux individus sont dans le même milieu, ils peuvent percevoir la nature avec des fonctions différentes. Les ondes peuvent être étudiées (spécialiste) ou produire des sons (musicien).

Les limites métaphysiques

Bien que l’homme soit limité, il a conscience de l’infinité du monde dans lequel il évolue. Même s’il ne peut connaître l’infinité de toute chose, il dispose d’assez d’entendement pour percevoir la situation d’entre deux qui est la sienne : entre l’infiniment grand (macrocosme) et l’infiniment petit (microcosme).
Dans les Pensées, Pascal précise qu’”un citron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ses jambes, du sang dans ses veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ses gouttes ; que divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions.”

L’être humain peut donc percevoir la nature, mais ne sera jamais en capacité, de par sa finitude, de comprendre totalement ce qu’elle est.

Comment comprendre la nature ?

Mettre la nature en ordre

Dans les Mots et les choses, Michel Foucault explique que l’homme doit expliquer ce qu’est la nature, non pas en utilisant le langage de cette dernière car elle dépasse l’entendement de l’homme, mais simplement trouver le moyen de parler de la nature selon une compréhension qui est la sienne. La compréhension de la nature repose alors sur un mode représentationnel où la mathématisation permet de mettre en ordre la nature.

La nature ordonnée

Quelles sont les lois de la nature ?

Étant d’essence mathématique, la nature peut être expliquée grâce aux lois mathématiques. René Descartes dans son ouvrage Traité du Monde et de la lumière recense les trois lois de la nature :

  • le principe d’inertie ;
  • la conservation de la quantité de mouvement ;
  • la conservation du mouvement rectiligne.

Pour Descartes, ces lois ont été créées par Dieu, et il l’explique dans sa Lettre à Mersenne : “les vérités mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles, ont été établies par Dieu et en dépendent aussi bien que tout le reste des créatures.[…] Oui, mais sa puissance est incompréhensible ; et généralement, nous pouvons bien assurer que Dieu peut faire tout ce que nous pouvons comprendre, mais non pas qu’il ne peut faire ce que nous ne pouvons comprendre ; car ce serait témérité de penser que notre imagination a autant d’étendue que sa puissance.”

Là où les lois des souverains peuvent être transgressées, les lois divines s’imposent à nous et nous sommes obligés de les respecter. Bien que cet ordre arbitraire reste incompréhensible pour l’homme. L’entendement de l’être humain est limité, le monde qu’il a sous les yeux est le seul monde qu’il peut imaginer et comprendre. Tout le reste est en dehors de sa compréhension.

L’ordre de la nature est sans faille

Étant un ordre divin, l’ordre de la nature est sans faille, et ce, malgré les anomalies que nous pouvons détecter.
En effet, dans les Méditations Métaphysiques, Descartes prend l’exemple des personnes hydropiques et des membres fantômes.
Dans le premier cas, le corps pousse la personne à boire toujours plus, et ce, même si cela le rend malade. Dans le second cas, une personne ayant subi une amputation peut souffrir de ce membre alors qu’il ne lui appartient plus. Ces souffrances inutiles, causées par la nature, ne sont-elles pas des anomalies qui prouveraient que la nature a des failles ?

Pour Descartes, la maladie n’est pas une exception à l’ordre de la nature. Elle n’est que le résultat des causes physiques du corps. C’est donc un dérèglement comme toute chose qui existe.

La critique Husserlienne

Dans son ouvrage La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantales, Husserl critique la mathématisation cartésienne de la nature en distinguant trois étapes :

  • celle où l’être humain utilise une grille de lecture mathématique afin de décrypter la nature selon son propre entendement (étape de la substruction) ;
  • celle où l’homme n’étudie que cette grille de lecture mathématique au lieu d’étudier réellement la nature (étape de substitution) ;
  • celle où les mathématiques sont utilisées pour être l’essence même de la nature alors qu’elles n’étaient qu’un moyen de la déchiffrer. L’étude scientifique de la nature est alors totalement ignorée (étape de l’inversion).

Ainsi, pour Husserl, l’être humain ne fait qu’utiliser une grille lisible et compréhensible de tous qui ne lui permet pas pour autant d’accéder à la nature et encore moins à sa propre nature humaine.

Qu’est ce que la nature humaine ?

Un problème méthodologique

Dès la préface de son ouvrage les Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau nous précise “Et comment l’homme viendra-t-il à bout de se voir tel que l’a formé la nature, à travers tous les changements que la succession des temps a dû produire dans sa constitution originelle, et de démêler ce qu’il tient de son propre fond d’avec ce que les circonstances et ses progrès ont ajouté ou changé à son état primitif ?”. Ainsi, plus l’être humain tente de comprendre sa nature, plus il s’en éloigne. Pour Rousseau, l’homme est un animal politique, sociable et dénaturé.

Le développement des arts et des sciences est nuisible à la vertu

Rousseau distingue l’homme de l’état de nature qui ne cherche qu’à satisfaire ses besoins naturels et l’homme social qui cherche à posséder des choses factices et son désir d’être préféré aux autres. L’homme social entre dans la parade où il cherche à paraître ce qu’il n’est pas pour être préféré.

Dans son discours sur les sciences et les arts, Rousseau stipule que l’art est utilisé comme un ornement pour afficher une vertu qui n’existe pas. Pour le philosophe, la vertu n’a pas besoin d’ornements pour exister. La science, quant à elle, est utilisée comme un instrument servant à nourrir l’orgueil de l’homme social en disposant d’un savoir. Le développement de l’art et de la science ne sont que des moyens qu’à l’homme social à sa disposition pour se distinguer et être préféré des autres. La nature est voilée par le regard de l’homme. Ce dernier n’a pas accès à sa propre nature.

Conclusion

La nature est difficile à définir dans le sens où sa définition diffère selon les points de vue. Son étude est également difficile à réaliser, car la nature est à la fois le milieu dans lequel l’homme vit, mais un monde encore plus vaste qui dépasse l’entendement humain. Du fait de sa finitude, l’être humain ne dispose pas de tous les moyens nécessaires pour comprendre la nature dans sa globalité. Comprendre la nature se révèle être une tâche compliquée d’autant plus qu’elle nécessite des moyens qui sont créés par les hommes. Ces moyens mis en œuvre pour comprendre la nature sont faussés, car ils ne permettent pas vraiment à l’homme d’avoir accès à la nature et encore moins à leur propre nature.

Comment les auteurs définissent-ils la nature ?

Aristote, PhysiqueLa nature est un principe et une cause de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside immédiatement, par essence et non par accident

Descartes, Discours de la méthodeJe connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser

Diogène Laërce, Vie et opinions des philosophesIls entendent par nature tantôt la force qui contient le monde, tantôt celle qui fait pousser les êtres vivants sur la terre. La nature est une force stable qui se meut d’elle-même

Hegel, Propédeutique PhilosophiqueLa nature et l’esprit constituent la réalité de l’idée, l’une comme présence extérieure, l’autre comme savoir de soi

Kant, “La nature, c’est l’existence des choses, en tant qu’elle est déterminée selon des lois universelles

Malebranche, “A proprement parler ce qu’on appelle nature, n’est rien autre chose que les lois générales que Dieu a établies pour construire ou conserver son ouvrage

Sartre, Cahiers pour une moraleLa nature c’est le choix de soi-même en face de la liberté oppressive des autres

Spinoza, Court TraitéLa Nature, bien qu’ayant divers attributs, n’en est pas moins un seul Être duquel tous ces attributs sont affirmés

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