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La nature est-elle injuste ?

Ecrit par Toute La Philo

Dissertation de Philosophie (corrigé)

Introduction

De nos jours, la question de la place de l’homme dans la nature est plus que jamais d’actualité, en raison des enjeux environnementaux, sociaux et éthiques qui se posent. Les dérèglements climatiques, la pollution, la disparition des espèces animales et végétales, ainsi que les inégalités d’accès aux ressources naturelles, sont autant de problèmes qui questionnent la relation entre l’homme et la nature. Les débats sur les modes de production, de consommation et de gouvernance se multiplient, tout comme les initiatives visant à réconcilier l’homme et la nature, comme les mouvements écologiques, les pratiques de permaculture ou les projets de réintroduction d’espèces en danger. Face à ces enjeux, la réflexion sur la nature et l’homme est plus que jamais nécessaire pour inventer un avenir soutenable et équitable. Comme le disait Antoine de Saint-Exupéry : “La nature ne nous appartient pas, nous sommes issus d’elle et nous y retournons. La terre n’est pas un héritage de nos parents, mais un prêt de nos enfants”. L’injustice écologique est-elle imputable à la nature ou à l’homme ? Pour répondre à cette question, notre plan se divisera en trois parties. Nous allons débuter en exposant l’idée que la nature est source d’injustice. Nous poursuivrons en explorant une perspective opposée qui suggère que la nature fonctionne selon des principes équitables. Enfin, nous expliquerons que nous avons la responsabilité et l’obligation de maintenir l’équilibre écologique.

I) Les lois de la nature créent des injustices

Dans la nature, la loi du plus fort est une réalité qui régit la survie et la reproduction des espèces animales. Les animaux les plus forts et les plus adaptés ont une plus grande chance de survivre et de se reproduire, ce qui crée des inégalités. Les animaux prédateurs, par exemple, chassent et mangent les animaux plus faibles, qui sont souvent les plus jeunes ou les plus malades. Cela peut sembler injuste du point de vue des animaux qui sont chassés, car ils n’ont souvent aucun moyen de se défendre ou de se protéger. Un exemple concret est celui des lions, qui sont des prédateurs redoutables. Ils chassent souvent en groupe pour augmenter leurs chances de succès, et visent généralement les proies les plus faibles, comme les jeunes ou les vieilles. De même, les requins sont des prédateurs très efficaces qui se nourrissent de poissons plus petits ou d’autres animaux marins. Bien que cela puisse sembler cruel, c’est en réalité une loi de la nature qui contribue à maintenir l’équilibre écologique. Richard Dawkins fait la remarque suivante : “La nature ne fait pas de cadeau, elle sélectionne les plus forts et les plus aptes à survivre, à se reproduire et à transmettre leurs gènes. C’est la loi de la nature, cruelle mais juste”. Les catastrophes naturelles sont un exemple d’injustice dans la nature, car elles frappent sans discrimination et causer des pertes de vie et des dégâts matériels importants. Cependant, les personnes les plus vulnérables sont souvent celles qui souffrent le plus de ces catastrophes, créant ainsi des inégalités. Par exemple, lors d’un ouragan, les personnes vivant dans des zones côtières ou des zones basses sont plus susceptibles d’être touchées par les inondations et les vents violents. Les personnes ayant des moyens financiers limités ont moins de ressources pour se préparer et évacuer en cas d’urgence, ce qui les rend encore plus vulnérables. Les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies chroniques ou les personnes handicapées peuvent également être plus susceptibles de subir des conséquences négatives lors d’une catastrophe naturelle. “Les événements naturels semblent se produire sans distinction de classes sociales, de couleurs de peau, ou de richesses. Mais lorsqu’on observe les résultats de ces événements, on découvre rapidement que la réalité est différente”, affirme Timothy Beatley, dans son livre L’écologie du lieu : planification pour l’environnement, l’économie et la communauté. Les maladies sont considérées également comme une injustice de la nature car elles affectent certains individus plus que d’autres, sans qu’ils aient aucun contrôle sur leur apparition ou leur développement. Par exemple, certaines maladies génétiques sont transmises de manière aléatoire, affectant certains membres d’une même famille mais pas d’autres. Cela crée une situation d’injustice car les personnes touchées n’ont rien fait pour mériter cette maladie et sont souvent confrontées à des conséquences graves pour leur santé et leur qualité de vie. De plus, certaines maladies sont plus répandues dans certaines régions du monde ou chez certaines populations, créant ainsi des inégalités en termes d’accès aux soins et de chances de survie. En fin de compte, il est important de travailler à la recherche de solutions pour traiter et prévenir les maladies, afin de réduire l’injustice qui peut en découler. Comme le disait Albert Camus dans La Peste : “La maladie est la plus grande des injustices, car elle frappe l’homme sans qu’il ait mérité son sort, et elle lui impose de subir des épreuves dont il ne sait souvent comment se relever”.

Les phénomènes naturels produisent des résultats qui sont inéquitables ou injustes selon les normes humaines. Dès fois, la diversité biologique est le résultat d’une distribution équitable des ressources et des niches écologiques dans la nature.

II) La diversité biologique est le reflet de l’équité de la nature

La nature suit des lois physiques et biologiques qui sont indépendantes de toute considération sociale, culturelle ou politique. Les lois de la physique et de la biologie régissent les comportements et les interactions des êtres vivants et de leur environnement, sans égard pour les caractéristiques individuelles ou les différences entre les espèces. Par exemple, la gravité agit de manière identique sur tous les objets, indépendamment de leur forme ou de leur composition, de même que les lois de l’évolution s’appliquent de manière égale à toutes les espèces, sans distinction de race ou de sexe. Cette citation de Steven Pinker, extrait de Le tableau rase : Le déni moderne de la nature humaine confirme cette idée : “La nature est indifférente à l’humanité. La nature ne se soucie pas de nos préférences, de nos croyances ou de nos valeurs. Elle suit ses propres lois physiques et biologiques sans considération pour nous”. Les êtres vivants ont évolué pour être adaptés à leur environnement naturel, ce qui leur assure une meilleure survie. Cette adaptation se manifeste par une grande variété de caractéristiques physiques et comportementales qui leur permettent de répondre aux défis de leur environnement, tels que la recherche de nourriture, la protection contre les prédateurs et la régulation de leur température corporelle. Un exemple de cette adaptation est le caméléon, qui est capable de changer de couleur pour se camoufler dans son environnement. Le caméléon utilise cette capacité pour échapper aux prédateurs ou pour se camoufler afin de surprendre sa proie. De même, les animaux du désert comme les dromadaires ont développé des adaptations uniques pour survivre dans un environnement hostile, tels que des pieds larges pour se déplacer sur le sable et une capacité à stocker de l’eau pour survivre en cas de pénurie. C’est pourquoi Charles Darwin, dans son ouvrage L’Origine des espèces, souligne ce passage : “Ce n’est pas la plus forte ni la plus intelligente des espèces qui survit, c’est celle qui est la plus adaptable au changement”. Les différences individuelles et les variations génétiques sont des éléments clés de la diversité biologique. Chaque individu dans une espèce possède des différences génétiques qui les rendent plus ou moins adaptés à leur environnement. Cette variabilité génétique permet aux espèces de s’adapter aux changements de leur environnement, ce qui peut garantir leur survie à long terme. Par exemple, des variations génétiques aident certaines populations animales à résister à des maladies, des températures extrêmes ou des changements dans les ressources alimentaires. Cette variation génétique permet également de maintenir une certaine résilience des populations face aux changements environnementaux rapides, tels que le changement climatique. En outre, la variabilité génétique permet la spécialisation des espèces dans leur rôle écologique, contribuant ainsi à la complexité et à la diversité des écosystèmes. Par conséquent, la préservation de la diversité génétique est essentielle pour assurer la survie des espèces et la santé de notre planète. Cela se traduit par cet extrait de La méthode : Éthique de Edgar Morin : “La nature est en perpétuelle création. Les êtres vivants se transforment, évoluent, se différencient, se diversifient, pour donner naissance à des espèces toujours plus complexes et plus variées”.

La nature garantit l’égalité des chances entre les différentes espèces en offrant des habitats et des conditions de vie variées. Puis, la nature n’a pas de jugements de valeur.

III) La nature est simplement amorale et neutre

Les phénomènes naturels qui semblent injustes sont souvent perçus comme tels en raison de notre propre système de valeurs et de notre point de vue anthropocentrique. Nous avons tendance à juger les événements naturels à l’aune de nos propres croyances et de notre propre morale, en les considérant comme justes ou injustes en fonction de leur impact sur les êtres humains ou les autres êtres vivants que nous considérons comme importants. Cependant, si l’on considère ces phénomènes à partir d’une perspective plus large, on peut les comprendre comme des manifestations de la complexité et de la diversité de la vie sur Terre. La nature est caractérisée par une grande variété d’espèces animales et végétales, ainsi que par une diversité de paysages, de climats et d’habitats. Cette complexité et cette diversité donne lieu à des situations où certains organismes bénéficient d’avantages par rapport à d’autres, ce qui semble injuste d’un point de vue humain. “La nature n’a rien de bon ni de mauvais en elle-même. C’est l’homme qui y projette ses jugements de valeur”, souligne Michel de Montaigne dans son ouvrage Essais. Lorsque l’on parle de la nature, on fait référence à l’ensemble des phénomènes et des êtres qui existent à l’état naturel sur Terre. Cela comprend les éléments inanimés tels que les roches, les océans et l’atmosphère, ainsi que les êtres vivants tels que les plantes, les animaux et les micro-organismes. La nature n’a pas de jugements de valeur car elle ne peut pas porter de jugements moraux. En effet, la moralité est une construction humaine qui implique une réflexion sur ce qui est bon ou mauvais, juste ou injuste. Les phénomènes naturels, tels que les tremblements de terre, les tempêtes, les éruptions volcaniques, les maladies et les interactions entre les êtres vivants, n’ont pas de jugements de valeur car ils ne sont pas le résultat d’une réflexion morale. “La nature n’a rien à faire de nos idées de bien et de mal. Elle a ses propres lois, ses propres processus, ses propres finalités. Nous ne pouvons pas la juger, nous devons la comprendre”, exprime John Burroughs, dans son ouvrage L’Évangile de la nature. Lorsqu’on parle de la régulation des écosystèmes, on fait référence aux processus naturels qui maintiennent l’équilibre dans les écosystèmes. Les phénomènes naturels jouent un rôle important dans cette régulation car ils contribuent à maintenir la diversité des espèces et la stabilité de l’écosystème. Par exemple, les prédateurs peuvent réguler les populations animales en éliminant les individus les plus faibles et les plus vulnérables. Cette régulation aide à maintenir l’équilibre dans l’écosystème en évitant une surpopulation d’une espèce particulière, qui pourrait perturber l’équilibre des autres espèces et de l’écosystème dans son ensemble. Comme l’affirme Aristote : “La nature ne fait rien en vain, et elle est la source de toutes les causes efficientes. Tout dans la nature a un but final, et rien n’est fait au hasard”.

Conclusion

La nature est injuste et complexe et dépend des perspectives et des critères d’évaluation que l’on adopte. D’un côté, les lois de la nature créent des situations qui semblent injustes pour les êtres humains, comme les catastrophes naturelles, les maladies ou les prédateurs. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que la nature est intrinsèquement injuste, mais plutôt que ces phénomènes sont des manifestations de la complexité et de la diversité de la vie. D’un autre côté, la diversité biologique est le reflet de l’équité de la nature, car chaque espèce a sa propre niche écologique et contribue à l’équilibre de l’écosystème dans son ensemble. Cette diversité est essentielle à la survie de la vie sur Terre et témoigne de la richesse et de la complexité de la nature. Néanmoins, la nature est simplement amorale et neutre, sans jugements de valeur ou de justice. Les phénomènes naturels ne sont ni bons ni mauvais en eux-mêmes, mais plutôt le résultat de lois physiques et biologiques qui régissent l’univers. Les êtres humains peuvent percevoir certains phénomènes comme injustes en fonction de leurs propres critères de valeurs et de leur propre point de vue. Il est important de comprendre la complexité et la diversité de la vie sur Terre et de respecter les lois de la nature qui régissent l’univers. Quel est l’impact de l’activité humaine sur l’équilibre de la nature ?

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