Cours

Cours de Philosophie sur la vérité

Ecrit par Toute La Philo

Du latin « veritas », dérivé de « verus » (vrai), la vérité est une notion philosophique complexe, à laquelle se sont intéressés de nombreux auteurs au fil des siècles. La vérité se définit comme la correspondance entre ce est dit et ce qui est ; c’est-à-dire que le discours qui est énoncé se veut objectif et correspondant à la réalité. En ce sens, la vérité s’oppose à l’erreur – qui est involontaire- mais aussi au mensonge qui, lui, est le fruit d’une intention. Ainsi, pour dire la vérité, il faut dépasser notre subjectivité, en s’affranchissant de nos croyances et de nos opinions mais aussi du monde sensible tel qu’il nous apparaît car il peut être source d’illusions.

La vérité serait donc universelle, mais est-elle pour autant facile à atteindre pour chacun d’entre nous, qui ne sommes que des hommes ? Pouvons-nous tous ressentir une certitude, voire un évidence face à un énoncé ? Comment peut-on s’assurer qu’il s’agit bien d’une vérité et que nos croyances ou nos illusions ne sont pas en train de nous jouer un tour ? Entre scepticisme excessif et dogmatise, il y a un place pour la réflexion, et c’est ce que nous allons essayer de voir dans ce cours qui se découpe en 3 grandes parties :
(I) Approfondissons la notion de vérité : la vérité peut-elle exister ? Comment s’assurer que nous ne sommes pas prisonniers de nos illusions ?
(II) Demandons-nous quel est l’objet de la vérité : à quoi sert-elle ? Pourquoi faut-il chercher la vérité ?
(III) Examinons les rapports entre vérité et mensonge : toute vérité est-elle bon à dire ?

I. Définir philosophiquement la vérité : est-il vraiment possible d’atteindre la vérité ?

A. La vérité n’est pas facilement accessible, car les hommes sont par nature ignorants

La devise de Jean-Jacques Rousseau était : « Vitam impendere vero », c’est-à-dire « consacrer sa vie à la vérité ». Il a entrepris de mettre en application sa devise via son œuvre autobiographique, dans laquelle il n’épargne au lecteur aucun détail, même les plus sordides de sa vie. Son objectif est de montrer au lecteur son âme « nue », « telle qu’elle est », afin que celui-ci s’en fasse une opinion qui soit la plus juste possible. L’on apprend ainsi que JJ Rousseau a éprouvé du plaisir, enfant, lorsqu’i l a reçu une fessée ou qu’il a été surpris s’exhibant devant des petites filles. Mais le récit de Rousseau dépeint-il la vérité ? Il écrit à un âge déjà avancé, qui fait de ces épisodes de sa vie des souvenirs, qui ont nécessairement été digérés et retravaillés par son esprit. Peut-être est il même victime d’illusion, souhaitant, malgré lui, se présenter sous un certain jour.

Le tout premier philosophe qui s’est intéressé à la notion de vérité n’est autre que Platon, qui expose, dans le livre VII de La République, son allégorie de la caverne. Dans ce texte, l’un des plus célèbres de la philosophie, Platon imagine une situation où tous les hommes seraient enchaînés par la nuque et par les jambes dans une grotte, et cela depuis l’enfance. La caverne représente notre ignorance et notre impuissance, puisque, enfermés depuis toujours dans cet endroit et sans expérience d’autre terrain, nous imaginons qu’il s’agit de la seule vérité, du réel. Par ailleurs, sur les murs de cette caverne défilent des ombres, animées par des marionnettistes cachés derrière un mur. Nous prenons ces ombres pour la réalité, alors qu’elles ne sont que des manipulations produites par les hommes politiques ou par les sophistes. Victimes à la fois de l’enfermement et des ombres, nous ne pouvons avoir accès à la vérité…

Mais Platon va plus loin dans sa réflexion, et s’interroge sur la possibilité de quitter la caverne. Au delà même de la simple possibilité, Platon, pense qu’il s’agit d’un véritable devoir. Selon lui, la sortie de la caverne n’est possible que par l’éducation ; or cette éducation vient de la rencontre des prisonniers et du philosophe. En effet, par la discussion, le philosophe va venir bouleverser les certitudes et les croyances des prisonniers, en instillant le doute. C’est à ce moment que, sous l’impulsion du philosophe, les prisonniers se lèvent et tentent de sortir de la caverne, pour atteindre la connaissance. En dépit de leurs craintes, ils sont accompagnés par le philosophe et ils comprennent, petit à petit, qu’ils ont été manipulés.

Ainsi, grâce à l’allégorie de la caverne, Platon nous montre que la vérité passe par un travail sur soi, sur ses propres illusions et sur ses croyances pour les dépasser et atteindre, hors de la caverne, la lumière de la connaissance. Dépasser le sensible pour atteindre l’intelligible, passer de l’objectivité à la subjectivité, voilà tout l’enjeu de la vérité.

Si les hommes se trouvent dans cette situation d’être enfermés dans une caverne, c’est parce qu’ils sont par nature ignorants. En quelque sorte « victimes » de leurs sens, ils se fient à ce qu’ils entendent, à ce qu’ils voient, ) ce qu’ils ressentent au toucher, sans jamais remettre en question leurs sensations et sans prendre de recul sur ce qui les entoure. Dans le langage populaire, la maxime « je ne crois que ce que je vois » résume assez bien cette confiance en le seul monde sensible. Or de nombreuses vérités ne nous sont pas directement sensibles. Prenons le cas des vérités scientifiques par exemple : quand je marche dans la rue, je ressens le fait de marcher sur un sol lisse et droit. Je peux marcher des centaines et des milliers de kilomètres, j’aurais toujours la sensation de marcher de façon linéaire. Et pourtant, la terre n’est pas plate, mais bel et bien ronde. Ainsi, certaines choses ne sont pas sensibles (dans le sens compréhensibles par une sensation du corps), mais elles peuvent être intelligibles (c’est-à-dire comprises par l’intellect). Pour réussir à différencier les deux et atteindre l’intelligible, le rôle du philosophe est indispensable.

B. Le doute méthodique comme arme de la connaissance et de la vérité

L’arme du philosophe, pour aider chacun à atteindre la vérité, est le doute. René Descartes est le penseur incontournable de cette notion : en effet, le « doute méthodique » est le point de départ de toute sa métaphysique. Pour comprendre le doute cartésien, il faut se référer à plusieurs textes : la quatrième partie du Discours de la méthode, les Méditations métaphysiques et la première partie des Principes de la philosophie. Ces textes exposent des degrés différents du doute cartésien, mais qui ont tous pour objectif d’atteindre à la vérité.

L’origine de cette méthode fondée sur le doute provient de la vie même de René Descartes: déçu des savoirs qui lui ont été proférés lors de ses études, incapable de trouver dans les livres ou dans ses propres expériences ce qu’il recherche, le philosophe adopte un courant de pensée qu’il tire de ses lectures de la philosophie antique : le scepticisme. Trois arguments viennent appuyer ce recours au scepticisme : les sens peuvent nous tromper, la folie est probable, la confusion avec le rêve est possible. Pour trouver la certitude de la vérité, il faut donc chercher en soi. Cette recherche ne peut et ne doit pas pour autant être hasardeuse : le doute est méthodique. La méthode que le philosophe a élaboré est la suivante : aucun jugement, aucune considération ne peut être prise pour acquise et doit être confrontée au raisonnement de l’esprit. Cette confrontation au raisonnement permet d’éviter de prendre pour vrai ce qui n’est que le pur fruit de nos souvenirs ou de notre imagination, mais aussi des préjugés qui nous ont été transmis par notre éducation.

Si l’on utilise le doute méthodique, comment ne pas, dès lors, douter de tout, et même de notre propre existence ? Descartes pousse son raisonnement à fond en présumant que même les raisonnements scientifiques, pourtant les plus à même de nous fournir des certitudes, peuvent procéder d’une illusion. Partant, le philosophe aboli même jusqu’au monde matériel. Il pousse le paroxysme à tel point qu’il fait l’hypothèse dans ses Méditations métaphysiques d’une sorte de divinité – qu’il nomme le Malin génie – qui nous induirait volontairement et constamment en erreur. On parle alors de « doute hyperbolique ». A cette échelle, on voit bien que le doute atteint une dimension telle qu’il nous pousse à douter non seulement du monde qui nous entoure, mais aussi de notre propre existence…

Descartes dépasse cette difficulté grâce à son fameux « Cogito ergo sum », c’est-à-dire « Je pense donc je suis ». En effet, un individu qui pense ne peut pas, de façon raisonnable, douter du fait qu’il est en train de douter… Sa propre pensée et l’expérience qu’il en fait en cet instant lui prouve qu’il existe bel et bien.

II. A la recherche de la vérité : est-elle une fin en soi ?

A. La vérité, avant-tout une exigence morale

Après-tout, pourquoi s’astreindre à chercher la vérité ? N’est-il pas plus simple que de se contenter de vivre dans le confort de l’illusion ?

Il semble que la vérité soit un principe qui nous soit transmis par notre éducation, et qu’il relève d’une morale. On chercherait et dirait la vérité parce que c’est ce qu’il faut faire pour être « quelqu’un de bien », alors que le mensonge serait du côté du mal. Emmanuel Kant est le philosophe de la vérité comme principe moral par excellence. Dans un court essai intitulé D’un prétendu droit de mentir par humanité, il affirme que tout mensonge est moralement répréhensible et que celui-ci n’est pas, et peut jamais être, juste. Selon lui, toute personne naît avec une valeur intrinsèque, qui est celle de sa dignité et qui vient elle même du fait que chaque humain est doté à la naissance d’une égale capacité de raisonnement qui lui permet de prendre ses propres décisions en toute autonomie.

Ainsi, le mensonge serait, pour Kant, répréhensible à deux titres : il corrompt la moralité de l’homme et il empêche autrui d’agir rationnellement, et par là il remet en cause sa dignité. Le constat est sévère, et conduit Kant à réfuter tout droit à mentir, qu’elles que seraient les circonstances. Le philosophe allemand va jusqu’à affirmer que si un assassin frappait à votre porte et vous demandait où se cache votre meilleur ami, lui répondre par un mensonge serait un crime…

Un peu excessif, non ? Dans Des réactions politiques, Benjamin Constant, reprenant cet exemple pour le contrer, dit que faire de la vérité un devoir « rendrait toute société impossible ». Il estime que tout devoir pour quelqu’un est inséparable d’un droit chez quelqu’un d’autre. Ainsi, le droit de votre meilleur ami est de rester en vie, du moins de ne pas se faire assassiner. « Dire la vérité n’est donc un devoir qu’envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n’a droit à la vérité qui nuit à autrui », résume B. Constant.

B. La vérité, comme fin en soi, peut-elle concurrencer la religion ?

Parfois, connaître la vérité peut nous mettre dans une situation difficile. Pensons par exemple à une personne témoin d’un délit ou d’un crime et qui se trouverait, s’il est allait témoigner devant la police, dans une situation elle aussi dangereuse, craignant une vengeance par l’auteur du délit.

Au delà, plus intéressant et plus philosophique, prenons l’exemple de la religion, car vérité et religion ont parfois un rapport compliqué. En effet, les recherches scientifiques mettent parfois à mal les récits religieux, en tentant de démontrer, par exemple, que l’arrivée de l’humanité sur terre n’est pas le résultat d’un exil du paradis par un homme et une femme originels.

Pour Thomas d’Aquin, le paradoxe n’est pas indépassable : la théologie et la philosophie seraient deux disciplines autonomes mais qui se complètent. Il établit une distinction entre les vérités accessibles grâce à la raison et celles accessibles uniquement par la foi (la foi étant définie comme une adhésion inconditionnelle à la parole de Dieu, qui nous est notamment parvenue grâce aux Evangiles). Si la philosophie et la théologie se complètent, il existe bel et bien un rapport hiérarchique entre les deux : la philosophie sert la théologie, plus précisément elle sert à accompagner la recherche de la vérité, et par là à trouver le chemin de la béatitude. Le principe qui lui permet de lier les deux disciplines est le suivant : l’ordre rationnel a été créé et voulu par Dieu, afin de permettre à l’homme de connaître la vérité. Ainsi, toute vérité, quelle que soit le chemin par lequel elle nous parvient, émane de Dieu. Dans cette perspectives, théologie et philosophie ne peuvent pas aboutir à des vérités divergentes.

On peut s’étonner de la conception de la vérité de Thomas d’Aquin qui, dans un monde laïcisé tel qu’est le monde d’aujourd’hui, est assez loin de nos préoccupations modernes. Ce n’est le cas qu’en apparence pourtant, car les croyances existent encore de nos jours. Pensons au « vérités alternatives » de Donald Trump lors de son mandat de Président des Etats-Unis. A moins qu’il ne s’agisse que de simples mensonges ?

III. La vérité comme moyen et non comme fin : à quoi la vérité sert-elle ? Le mensonge vaut-il la vérité ?

A. La vérité est indissociable du mensonge

Vérité et mensonge sont deux notions indissociables, car l’une n’existerait pas sans l’autre. Pour que l’un existe, il faut que lors soit possible. Si l’on exclut les considérations morales évoquées supra, pourquoi la vérité aurait-elle plus de valeur que le mensonge ? Ne peut-on pas supposer que dans certains cas, le mensonge est préférable à la vérité, du moins qu’il est plus légitime ?

C’est ce que pense Nicolas Machiavel, philosophe italien du XVème siècle. Dans son œuvre la plus connue, Le Prince, il expose ce que doit être le règne d’un gouvernant, sans omettre d’évoquer les faces sombres de la fonction. S’il ne légitime pas directement le mensonge, il sous-entend que tronquer la vérité peut être utile, notamment dans un contexte rhétorique, c’est-à-dire lors de discours ayant pour objectif d’emporter l’adhésion d’un auditoire. Pour arriver à ses fins politiques, et gouverner un peuple qui parfois ne sait pas ce qui est bon pour lui même, le gouvernant peut s’octroyer le privilège de recourir à divers moyens, même parfois moralement répréhensibles. Cela est d’autant plus simple que selon Machiavel : « Les hommes sont si simples et si faibles que celui qui veut tromper trouve aisément des dupes ».

Le mensonge recouvre alors un intérêt politique non négligeable. Cette théorie a fait des émules au fil des siècles, et semble toujours d’actualité dans nos sociétés contemporaines. Pensons par exemple aux différents régimes autoritaires ou despotiques, qui recourent au secret (voir les « cités interdites en Chine) voire au mensonge pour faire perdurer leur domination. Mais il n’est nul besoin d’aller aussi loin : les sociétés démocratiques n’échappent pas au mensonge, que ce soit de la part des gouvernants (Jérôme Cahuzac, ministre socialiste du Budget qui nie devant ses pairs à l’Assemblée Nationale avoir caché des comptes bancaires non-déclarés en Suisse, et qui sera plus trad condamné pour fraude fiscale) ou des gouvernés (prolifération des « fake news » sur les réseaux sociaux, souvent à des fins politiques).

Pour autant, le mensonge n’a pas été légitimé, et est toujours moralement répréhensible. Il devient même dans certains cas intolérables. La recherche de vérité se traduit concrètement dans nos société par la norme politique et sociale de transparence. Nous prenons en exemple les sociétés nordiques, où la vie des gouvernants est publique et souhaitons instaurer les mêmes procédures de transparence dans le société française. La création de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) témoigne de ce mouvement : cette instance est chargée de contrôler les déclarations de patrimoine de chaque ministre afin de s’assurer qu’il ne cache aucun revenu à ses concitoyens. Il peut aussi être intéressant de regarder de plus près la manière dont le mensonge est chassé aux Etats-Unis : il n’est pas rare, dans les affaires pénales comme dans les affaires civiles, que la police ou le juge d’instruction ait recours à une machine qu’ils appellent « détecteur de mensonge ». Cette machine sert en réalité à analyser les battements de coeur et semble peu fiable. Mais elle procède de l’idée que le mensonge, parce qu’il est répréhensible, conduit la personne qui ment à avoir une poussée de stress qui accélère son rythme cardiaque. Il serait alors aussi simple que cela de détecter le mensonge…

V. Jankélevitch va plus loin et fait étonnamment du mensonge une véritable preuve d’amour : « «c’est une chose difficile, coûteuse et contraire à son intérêt ou à son amour-propre (…). Ceci n’est plus la sincérité en vérité, ni la sincérité en erreur, mais la sincérité en mensonge.» (Les vertues et l’amour). Ici, ce n’est plus ni la vérité ni le mensonge qui importe, mais la notion de sincérité : « La sincérité ne serait… qu’une vertu hypothétique si elle était vertu de la connaissance ». Le mensonge devient ainsi véritablement pieux s’il sert à épargner la détresses et en ce sens il constitue une véritable preuve d’amour. En revanche, s’il est pratiqué de manière égoïste, le mensonge n’est pas excusable.

B. En tout état de cause, il semblerait que nous soyons tous de mauvaise foi

Dire la vérité, dire le mensonge… Est-ce vraiment un choix que l’on fait, ou y est-on poussé par les circonstances ou par notre éducation ? A t-on vraiment le choix de l’un ou de l’autre ?

A cette question, Jean-Paul Sartre répond dans L’Etre et le néant qu’en tout état de cause, nous n’avons pas la liberté de mentir ou de dire la vérité. Plus précisément, il pense que c’est parce que l’homme assume mal sa liberté qu’il ne peut pas en faire l’utilisation. Le phénomène qui l’emporte est la mauvaise foi, qui consiste ainsi non pas forcément à dire un mensonge, mais à nier un truisme (c’est-à-dire une vérité d’évidence). Sur ce sujet, Sartre s’oppose à Platon qui pensait que « Personne n’est volontairement méchant », pensant ainsi qu’il ne peut exister ni bonne ni mauvaise foi. On sent bien à quel point la position de Platon est insoutenable, car nous avons tous déjà fait l’expérience de la méchanceté gratuite un jour ou l’autre.

Conclusion

L’homme est-il assez libre pour avoir le choix de dire la vérité ou de mentir ? Est-il même assez intelligent pour avoir accès à la vérité ? Si oui, est-elle une fin en soi, est-elle nécessaire ou le mensonge peut-il se justifier ? Ce sont autant de questions sur lesquelles les philosophes se sont intérogés au fil des siècles et auxquelles ils ont apporté des réponses diverses.

Si la vérité apparaît avant tout comme une exigence morale, le mensonge semble pouvoir se justifier dans certains contextes. Toutefois, pour avoir une analyse fine de la notion philosophique de la vérité, il faut s’interroger sur le cadre dans lequel elle est posée : sommes-nous dans le cadre scientifique, dans le cadre moral et éthique ou dans le cadre politique ? Selon la discipline, des philosophes différents pourront nous éclairer sur la notion exigeante de vérité.

Comme dans de nombreux domaines de la philosophie (et donc de la vie), la réponse apportées à ces questions ne peut être ni tout à fait blanche, ni tout à fait noir. L’homme préfèrera, pour des questions morales, dire la vérité, mais il peut être amené à utiliser un mensonge légitime, dans un contexte politique comme dans un contexte personnel. V. Jankélevitch résume assez bien cette dichotomie dans Les vertus et l’amour (Traité des vertus II, tome 1) en affirmant : « Malheur aux brutes qui disent toujours la vérité! Malheur à ceux qui n’ont jamais menti! ». Comme en toute chose, l’équilibre est essentiel.

Pour apporter une réflexion synthétique, toutes les théories philosophiques relatives à la vérité n’ont pas pu être traitées dans ce cours. Pour ceux souhaitant approfondir leur réflexion sur le sujet, nous vous conseillons de vous documenter sur :
– Augustin d’Hippone, dont la réflexion mêle philosophie et théologie, à l’instar de la pensée de la Thomas d’Aquin ;
– Edmund Husserl, et sur le système de phénoménologie qu’il a construit ;
– Baruch Spinoza, qui distingue trois types de connaissances (et donc d’accès à la vérité) :
– Georg Hegel, pour qui « le vrai est le tout » ;
– et enfin Nietzsche qui, comme souvent, est anticonformiste car il estime que « la vérité tue — qui plus est, elle se tue elle-même ». Pour lui, la vérité ne serait « qu’une fiction ou une erreur utile ».

A propos de l'auteur

Toute La Philo

Laisser un commentaire