Chacun fait l’expérience de sa propre liberté, mais il est difficile de définir précisément ce qu’est la liberté. Dès qu’on prononce ce mot, on pense à notre chère devise de la République Française née pendant la révolution : « Liberté, Égalité, Fraternité« , que l’on retrouve sur le fronton de toutes les mairies de France. Mais qu’entend-on par liberté ? En quoi consiste-t-elle : s’affranchir des interdits ? Décider de sa vie ? Et face à la société policée et contraignante dans laquelle nous vivons, peut-on trouver une liberté intérieure ?
Essai de définition
Du latin liber, la liberté est l’état d’une personne ou d’un peuple qui ne subit pas de contraintes exercées par une autre personne ou par un État.
Si l’on essaie de définir la liberté par l’étymologie, dans les civilisations anciennes, l’homme libre s’oppose à l’esclave ; il dispose librement de ses biens et de sa personne. Est-ce qu’être libre signifie faire tout ce que l’on veut, sans contrainte ni volonté extérieure ? Dans cette acception, l’homme libre a le droit de tout faire alors que l’esclave dépend entièrement de la volonté de son maître. C’est ainsi que le définit Hobbes dans le Léviathan : pour lui, la liberté est l’absence d’obstacle à la réalisation de ce que l’on veut faire. L’homme libre est celui qui « n’est pas empêché de faire les choses qu’il a la volonté de faire ». Mais peut-on vraiment faire tout ce que l’on veut ?
Les limites de la notion de liberté
Le déterminisme
Le déterminisme est la conception selon laquelle tout ce que nous faisons, chaque décision que nous prenons, est entièrement déterminé par les circonstances. Ce déterminisme fait que nous ne sommes pas entièrement libres de nos faits et gestes.
Il existe trois sortes de déterminisme :
Le déterminisme biologique
Selon Nietzsche, l’homme est déterminé par son corps. Ce sont ses pulsions, ses passions et ses instincts qui le guident. Le libre arbitre n’est qu’une illusion.
« Le libre arbitre ne veut proprement rien dire d’autre que ne pas sentir ses nouvelles chaînes« . Nietzsche, Humain trop humain
Le déterminisme psychique
Selon Freud, l’homme est déterminé par son inconscient. Pour lui, tout contrôle échappe à la conscience et à la volonté. Il n’y a pas de libre arbitre, ce sont des raisons inconscientes qui guident le choix de l’homme.
« Le moi n’est pas maître en sa propre maison ». Freud, Essai de psychanalyse appliquée.
Le déterminisme socio-économique
Pour Marx, l’homme ne possède pas une conscience parfaite et indépendante. C’est sa place dans le rapport de production et la société qui détermine sa conscience. L’homme subit un déterminisme socio-économique.
« Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience ». Marx-Engels, L’Idéologie allemande.
Nous voyons par ces trois exemples que l’homme n’est pas totalement libre car il n’est pas maître de ses pensées ni de ses actions. Mais l’homme peut prendre conscience des déterminismes liés à ses pulsions, en particulier par la cure psychanalytique. On peut conclure que le déterminisme ne restreint pas totalement la liberté de l’homme, il lui donne plutôt un cadre, des limites.
Le fatalisme
Un autre courant de pensée, le fatalisme, considère que tous les évènements sont déterminés à l’avance. L’homme n’a pas le choix, son destin est prévu d’avance et il a beau essayer de changer sa destinée, il arrivera toujours au même résultat. La liberté n’est alors qu’une illusion puisque les dieux ont tout décidé. Ni la volonté ni l’intelligence ne peuvent modifier le cours des évènements, ce qu’on retrouve dans Œdipe, la tragédie de Sophocle. Œdipe n’échappe pas à l’oracle de Delphes : il tue son père et épouse sa mère.
Le fatalisme stoïcien
Le fatalisme stoïcien procure la paix de l’âme en se soumettant à l’ordre nécessaire du Monde. Épictète recommande, dans son Manuel : « Veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux« . Puisque tout est écrit, il ne sert à rien d’agir.
Le fatalisme mahométan
Le fataliste mahométan implique l’inutilité de l’effort. Notre sort est fixé indépendamment de nos actes et de nos efforts. Ce dogme est repris ironiquement par Diderot dans Jacques le fataliste.
Le fatalisme chrétien
Le fatalisme chrétien repose sur la croyance de la bonté de la providence divine.
La liberté n’est-elle qu’une illusion ?
Spinoza
Chez Spinoza, la liberté ne va pas de soi mais elle n’est pour autant pas impossible à acquérir. Si l’homme réussit à avoir conscience de lui-même et se détermine lui-même à agir et à penser, sa soumission aux passions va s’amoindrir et il pourra décider par lui-même de ce qui est bon et utile pour lui. L’homme peut sortir du déterminisme, la liberté peut s’acquérir. (Spinoza : l’Éthique).
La critique de la raison pure de Kant
Chez Kant, la liberté est un des concepts fondamentaux de sa philosophie. La liberté doit être conquise par l’esprit. Kant affirme que c’est par la loi morale que l’on se sait libre. Pour être libre, il faut obéir à la loi qu’on se crée pour soi-même. Il s’agit de se respecter et de respecter ses engagements.
L’existentialisme de Sartre
Pour Sartre, il n’y a pas d’idée de Dieu, ni de fatalité, ni de déterminisme. L’homme existe et il est le propre créateur de son existence. Il est libre de ses actes puisqu’il n’est déterminé par aucune nature. L’homme est absolument libre, totalement libre de ses choix, et il est responsable de ce qu’il est face à lui-même et face à autrui.
La liberté individuelle
Même si l’homme est soumis à un certain déterminisme et doit obéir à certaines lois immuables de la nature, il peut, à la différence des animaux et grâce à sa raison, avoir le choix et exercer ainsi son pouvoir de liberté. Nous verrons trois façons pour l’homme d’exprimer sa liberté individuelle. L’acte gratuit, le libre arbitre et l’acte libre.
L’acte gratuit
Celui qui fait un acte gratuit agit en dehors de toute raison, de toute motivation et de toute incitation. L’acte gratuit apparaît comme la liberté maximale. Notons que gratuit en anglais se dit free, donc libre. Mais l’acte gratuit est-il totalement possible ?
Se prouver qu’on est totalement libre
Si l’on commet un acte gratuit pour se prouver qu’on est totalement libre, on le fait malgré tout pour un motif : se prouver qu’on est libre. C’est ce que démontre André Gide dans Les caves du Vatican. Le héros, Lafcadio, commet un crime sans raison apparente, juste sur un fait hasardeux. Il commet des actes bons et mauvais, uniquement par liberté. Mais le fait de vouloir se prouver ainsi qu’il est totalement libre de ses actes est encore un motif qui le pousse à agir.
On n’agit jamais sans raison
Les actes gratuits, bons ou mauvais, relèvent toujours d’un motif : la haine ou la charité. Un acte bon, de charité, soit disant gratuit, est toujours dicté par la volonté de se valoriser, de satisfaire son ego. L’acte désintéressé est en fait motivé. Pour Sartre, la seule solution au vertige de l’acte gratuit, c’est l’engagement. De la même façon, un acte gratuit mauvais a toujours un fondement de haine.
L’inconscient
Les actes apparemment gratuits ont toujours des raisons d’ordre psychanalytique. Nous sommes tous prédisposés dès l’enfance. Freud démontre (Introduction à la psychanalyse) que les actes manqués sont de véritables actes, qu’il n’y a pas de hasard psychique et que tout acte manifeste une intention inconsciente.
La liberté d’indifférence
L’acte gratuit n’existe pas car il nous plongerait dans une indécision constante. C’est ce que démontre la fable de L’âne de Buridan reprise par Leibniz. L’âne, indécis entre deux champs d’avoine, finit par mourir de faim. Nous sommes ici devant ce qu’on appelle la liberté d’indifférence. Si cette liberté d’indifférence existait, elle nous paralyserait. C’est pourquoi Descartes (Méditations métaphysiques) la qualifie de plus bas degré de liberté. Pour Voltaire, la liberté d’indifférence est une fiction. « Il n’y a point de liberté d‘indifférence, c’est un mot destitué de sens, inventé par des gens qui n’en avaient guère ! »
Le libre arbitre
L’acte gratuit n’existant pas, nos actes sont donc toujours réalisés en fonction d’un motif et résultent de nos choix. C’est ce qu’on appelle le libre arbitre. Le libre arbitre, c’est la capacité pour un individu à choisir ses actes sans contrainte ni force extérieure. C’est ce pouvoir de volonté qui rend l’être humain libre et qui le différencie de l’animal.
St Augustin et le libre arbitre
Cette notion est née avec St Augustin au IVè siècle ; il cherche à comprendre pourquoi le mal est possible sur terre alors que Dieu existe. Pour lui, le libre arbitre est un don de Dieu qui donne à l’être humain la capacité de choisir entre le bien et le mal. « Dieu a conféré à sa créature, avec le libre arbitre, la capacité de mal agir, et par-là même la responsabilité du péché« .
Le libre arbitre chez Descartes
Pour Descartes, un acte n’est libre que s’il résulte d’un choix de notre volonté. Ce pouvoir de volonté nous permet d’exécuter des actes indépendamment de toute contrainte extérieure. Descartes démontre que notre liberté est une évidence. Elle est ce qui nous distingue des automates et des machines (Principes de la philosophie). Il introduit des degrés dans la liberté, allant de la liberté d’indifférence au pouvoir de la volonté. Plus la volonté est déterminée à décider, plus elle exprime un haut de degré de liberté. Plus l’homme décide de faire de bonnes actions, plus il fait un grand usage de sa liberté.
L’acte libre
L’expression de notre personnalité
Pour Bergson (Essai sur les données immédiates de la conscience) la liberté est l’expression de notre personnalité. « C’est de l’âme entière, en effet, que la décision libre émane« . L’acte libre reflète l’histoire entière de la personne, toute sa mémoire, son passé, son présent, ses aspirations.
« Bref, nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l’expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’œuvre et l’artiste ».
Agir chez Sartre
Être libre, chez Sartre, c’est agir dans le monde pour tenter de le modifier. La liberté est un néant au sein de la réalité humaine. La liberté est absolue dans la mesure où c’est elle qui décide du sens à donner aux contraintes. L’acte résulte du projet que l’homme fait de lui-même. Mais la volonté n’a de sens que dans le projet originel d’une liberté toujours intentionnelle. Pour Sartre, la liberté fonde le monde, le façonne.
« L’homme est condamné à être libre » (L’être et le néant). Il insiste sur le fait que non seulement les humains sont libres à chaque instant de choisir, mais ils sont condamnés à être libres, il ne peut en être autrement. Mais très peu de gens sont prêts à accepter et à assumer leur liberté et donc à être responsables d’eux-mêmes, ils ont tendance à rejeter la responsabilité de leurs actes sur autre chose ou quelqu’un d’autre.
La liberté face à la société
Comment l’homme peut-il exercer sa liberté dans la société ? Il se heurte sans arrêt à de multiples contraintes, la loi, les obligations, la coutume, la religion, et autres. Ne dit-on pas que la liberté s’arrête là où commence celle des autres ? l’Être social ne peut jouir en société d’une totale liberté. Par le contrat social il perd sa liberté naturelle. À première vue, la loi, qui impose ses droits et ses devoirs, semble être une entrave à la liberté individuelle.
La liberté politique
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. » Article 4 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
La liberté politique chez les Grecs anciens
Chez les Grecs, la liberté désignait ce qu’on appelle aujourd’hui la liberté politique, c’est-à-dire la liberté du citoyen qui participe à la vie politique et qui n’est pas soumis à un pouvoir despotique. L’esclave n’avait pas de droit politique, il n’était pas proprement humain. Le citoyen est proprement humain, c’est un animal politique qui participe au gouvernement de la cité. La liberté politique, c’est de pouvoir participer aux délibérations et aux décisions concernant la vie en commun et la justice.
Le contrat social de Rousseau
Pour Rousseau, l’homme naît libre. C’est notre façon d’agir et de voir le monde qui définit la liberté. L’homme est l’artisan de la liberté collective ; Elle est la résultante du comportement civil des individus en société. Si la société est apaisée grâce aux lois, elle est libre. Un homme est donc libre si comme citoyen, il obéit à la loi en tant qu’expression de la volonté générale. Ce qui signifie que la liberté est la possibilité d’agir selon sa propre volonté mais dans un cadre bien défini par le système politique et la société.
La liberté, c’est « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite » (Rousseau, Du contrat social).
La liberté chez Hobbes
Dans une société civile, la loi assure la sécurité aux hommes car elle limite la liberté de tous. La sécurité est la condition sine qua non de la liberté. Si chacun avait une liberté illimitée, toute liberté individuelle serait annihilée, on ne pourrait plus sortir de chez soi sans risquer sa vie. C’est ce qu’explique Hobbes dans Du citoyen.
« Hors de l’état civil, chacun jouit d’une liberté entière mais stérile ; car s’il a la liberté de faire tout ce qu’il lui plaît, il est en revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé à subir tout ce qu’il leur plaît ».
Dans la société civile, la liberté peut s’exprimer car son usage est réglé. Dans le même temps, les lois laissent une grande liberté d’action à tout ce qu’elle ne statue pas : la liberté de penser ou la liberté de conscience. Elles font confiance au libre arbitre et à la responsabilité des citoyens pour la morale, le respect et la politesse.
La responsabilité
On ne peut pas parler de liberté sans évoquer la notion de responsabilité et de culpabilité. En philosophie, on dit de quelqu’un qu’il est responsable lorsqu’il est pleinement conscient de ce qu’il fait, qu’il a choisi consciemment et librement les tenants et les aboutissants de son acte. L’homme libre est celui qui agit en toute connaissance de cause.
La liberté est encadrée par la loi
Nous discernons deux formes de responsabilité :
- la responsabilité morale : C’est la faculté de discernement et de jugement. L’homme évalue lui-même ses actes en fonction des normes éthiques. C’est sa conscience morale qui le juge ;
- la responsabilité sociale : elle résulte de la vie en groupe ; c’est la société, par ses lois, qui entreprend de mettre fin aux actes contraires aux normes éthiques. L’individu répondra de ses actes devant un tribunal, civil ou pénal. Il ne peut pas se dérober à cette responsabilité sociale.
La loi encadre l’homme dans sa gestion de la liberté. « La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent » L’Esprit des lois, Montesquieu.
La responsabilité chez Sartre
Sartre défend une position très radicale vis-à-vis de la responsabilité. Dans L’existentialisme est un humanisme, il démontre que c’est le fait d’exister qui définit l’homme. Il n’y a pas d’autre nature humaine que le fait d’exister et de pouvoir librement choisir sa vie. La responsabilité est la conséquence de sa liberté totale et inaliénable. Ce n’est pas l’essence, l’inconscient, le déterminisme, le destin ou un dieu qui définit l’homme, mais uniquement son existence. L’homme est responsable de chacun de ses actes et donc entièrement libre puisqu’il est déterminé par ce qu’il fait et non par ce qu’il est.
La liberté intérieure
Le citoyen est donc libre dans la société dans laquelle il vit. Mais que dire d’une personne qui est privée de liberté, (l’esclave, le prisonnier) ?. A-t-elle les moyens d’être libre malgré tout ? Et soi-même, est-on totalement libre dans une société qui nous impose beaucoup de contraintes ? Rappelons-nous ce que certains ont appelé la « dictature sanitaire » et bien d’autres interdits que nous devons supporter et accepter. À l’intérieur de cette vie en société, nous pouvons jouir d’une liberté intérieure, qu’on pourrait aussi appeler indépendance.
Le stoïcisme
Le stoïcisme prône la liberté intérieure : c’est un détachement à l’égard des choses et des circonstances extérieures. Épictète, esclave affranchi, a écrit un Manuel de l’esclave affranchi. Pour lui, la liberté est le fruit d’un apprentissage, d’un exercice régulier. C’est une discipline mentale, appelée ascèse, qu’on doit pratiquer pour atteindre la liberté. Il fait une distinction entre ce qui dépend de nous, nos œuvres, sur lesquelles peut s’exercer notre liberté, et ce qui ne dépend pas de nous et sur lesquelles nous n’avons pas de pouvoir. C’est dans cette compréhension que peut se développer la liberté humaine. Nous serons libres si nous comprenons que certaines choses sont hors de notre portée, et qu’il faut ne vouloir que ce qui dépend de nous. Être libre, c’est modifier sa manière d’être au monde et vivre conformément à la nature des choses. Être libre c’est vouloir ce qui dépend de nous mais aussi vouloir que les choses arrivent comme elles doivent arriver.
Parvenir à la liberté intérieure
Pour Matthieu Ricard, si nous subissons les contraintes extérieures, nous sommes également asservis par la dictature du « moi », du mien et de l’avoir, de notre ego qui rentre sans arrêt en conflit avec ce qui lui déplaît et qui tente de s’approprier tout ce qu’il convoite. Le désir, la jalousie, l’orgueil et le ressentiment nous imposent un univers carcéral toujours plus grand et nous empêchent de vivre. Un espace de liberté intérieure revient à s’émanciper de toutes ces contraintes sociétales qui dominent l’esprit et l’obscurcissent. Être libre, c’est prendre sa vie en main, ne pas rentrer dans la confusion mentale et aller son chemin sans se laisser emporter par tous ces éléments extérieurs
La liberté intérieure de Claude Romano
Claude Romano, philosophe contemporain, dresse les contours de la liberté intérieure comme étant l’autonomie, celle qui ne dépend que de nous. Il rejette la conception de toute l’histoire de la philosophie qui associe la liberté à une maîtrise de soi, un contrôle sur soi. Pour trouver la liberté intérieure, il faut mettre à égalité la raison et la sensibilité, mettre en balance des critères objectifs (est-ce moral, opportun ?) et des critères plus subjectifs (est-ce que cela me correspond ?). En réhabilitant la sphère de l’affectivité, nous trouverons la liberté intérieure en apaisant tous nos conflits internes. C’est dans le plein accord avec soi-même que nous trouverons pleinement notre liberté intérieure.